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Comment une tempête de sable du Sahara génère un brouillard d’infox

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Manage episode 410806720 series 2479113
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Une partie de l’Europe va être de nouveau confrontée ce week-end au passage d’un nuage de poussière venant du Sahara. Il va se répandre dans le Sud de l’Espagne puis en France. Ces phénomènes sont naturels, mais il n’en faut pas plus pour alimenter des théories complotistes sur les réseaux sociaux, laissant penser que ces nuages sont créés de toutes pièces et sont constitués de produits chimiques destinés à empoisonner la population. Des thèses battues en brèche par les scientifiques.

En Afrique saharienne, au Sahel et au Maghreb, les tempêtes de poussières sont bien connues des populations, mais quand le sable du Sahara arrive en Europe ou en Amérique, des thèses farfelues refont surface sur les réseaux sociaux. Lors du passage sur l’Europe d’un premier nuage, fin mars, on a pu lire sur X (anciennement Twitter) des commentaires venant de la famille complotiste des adeptes de la théorie des « ChemTrails », selon laquelle des nuages toxiques sont secrètement fabriqués par le gouvernement américain pour provoquer des famines ou masquer le réchauffement climatique. Un narratif apparu dès les années 60, une théorie fumeuse reprise et adaptée au fil du temps.

Phénomènes naturels

Ces théories relayées par certains comptes sont totalement fausses : ces tempêtes de sable sont des phénomènes naturels, comme l’explique Vincent Guidard, chercheur à Météo-France : « Tout commence sur des espaces de désert, en l’occurrence le Sahara. Quand les conditions météos sont réunies, le vent peut soulever le sable, qui retombe sur le sol et se fracture en plus petits morceaux, ensuite emportés par le flux jusqu’à 3, 5, 7 kilomètres d’altitude dans l’atmosphère. À cette altitude, les poussières sont transportées à travers l’Atlantique, ou vers l’Europe, en fonction de la situation météo (…) On est dans la saison ou ces épisodes de poussières désertiques peuvent arriver sur l’Europe, et ce sont donc des choses qui arrivent régulièrement tous les ans, mais pas toujours avec le même nombre d’épisodes, et pas toujours avec la même intensité ».

La parole des scientifiques, pas plus que celle des défenseurs de l’environnement, ne semble convaincre les sympathisants de ces théories du complot. Certains adeptes vont plus loin, en se basant sur des graphiques truqués ou documents sortis de leur contexte, afin d'affirmer que ces nuages contiennent des composés chimiques dangereux pulvérisés intentionnellement.

Sphère complotiste

Sur les réseaux sociaux, un long article refait surface régulièrement. Un contenu en ligne, datant de 2022, publié sur le site internet tchèque Aeronet (AENews) qui n’est autre qu’un vecteur de la propagande russe considéré depuis longtemps par les autorités de Prague comme un site de désinformation. L’article a été reproduit le 2 avril et vu plus de 300 000 fois sur un seul compte X. Il est calqué mot pour mot sur la théorie complotiste des « Chem-Trail » assurant que du nickel, du baryum, et de l’aluminium et d'autres métaux sont retrouvés dans des proportions alarmantes dans les nuages empêchant, la lumière de passer et fragilisant les êtres vivants sur terre. Bien sûr, il n’en est rien.

En France, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques, qui analyse scientifiquement la composition de ces nuages de poussière n'évoque que des traces de substances, présentes à l'état naturel.

Olivier Favez, chercheur à l’Ineris, explique : « Tout dépend du lieu, et de la saison, les particules sont un mélange très complexe avec une grande diversité de sources et des mécanismes de formation ou de transformation dans l’atmosphère. Quand on parle de particules fines – celles qu’il faut surveiller dans le cadre de veille sanitaire – on parle de PM10 ou PM2.5 donc des particules qui ont un diamètre inférieur à 10 ou 2,5 micromètres. Un micromètre, c'est un millième de millimètre. Évidement, tout cela n’est pas visible à l’œil nu (…) La coloration rouge orangé du ciel, vient des oxydes de fer présents dans les poussières. Ils absorbent la lumière dans une certaine longueur d’onde, cela explique cette couleur particulière ».

Le scientifique de l’Ineris, que nous avons consulté, poursuit : « Dans les nuages de poussières, on va retrouver essentiellement des espèces carbonées émises par les activités humaines, issues de la combustion par exemple, (carbone suie / Black Carbon) (…) on va retrouver des sels, comme le nitrate d’ammonium, le plus souvent au printemps (…) Enfin, on va retrouver dans une fraction un peu plus grossière des particules naturelles comme des sels marins (sodium-chlore) et puis des poussières minérales qui proviennent de l’érosion des sols. Si on s’intéresse essentiellement aux poussières sahariennes, nous allons retrouver du quartz, (silice) des aluminosilicates, donc avec de l’aluminium, et puis de la calcique, donc du calcium, du magnésium et des carbonates ».

Radioactivité naturelle

Concernant la présence d’éléments radioactifs — souvent brandie par les complotistes pour susciter la peur – il ajoute : « C’est vrai qu’on va trouver ce genre de substances en concentrations dites traces ». En chimie analytique, une trace désigne un produit présent en très faible quantité, donc très loin des prétendus dépassements de normes monumentaux que l’on retrouve systématiquement sur les sites complotistes. Olivier Favez précise : « Ce sont des substances naturelles, donc dans les particules de sable, on va retrouver la même chose que ce qu’il y avait dans la roche initiale au Sahara. Par exemple, si c’était un granite – comme on peut retrouver en Bretagne qui présente un sol radioactif naturel -, on va aussi retrouver ces éléments dans ces petites particules, mais je le répète, il s’agit d’éléments d’origine naturelle ».

Dans la majorité des cas d’infox, visant des phénomènes naturels, explicables, et étudiés, on se retrouve confrontés à des déformations de données scientifiques, et à la production d’analyses trompeuses afin de contribuer à la création d’un climat anxiogène et d'alimenter des théories conspirationnistes. Le passage du nuage de sable du Sahara en est un exemple.

Cet épisode météo est l'occasion de rappeler que la France est dotée d'une réglementation précise sur la surveillance de la qualité de l'air, puisqu'il existe des effets sanitaires avérés des polluants atmosphériques sur les personnes les plus fragiles. Un travail de prévention des risques conduit par la communauté scientifique au profit de la santé publique.

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En Afrique saharienne, au Sahel et au Maghreb, les tempêtes de poussières sont bien connues des populations, mais quand le sable du Sahara arrive en Europe ou en Amérique, des thèses farfelues refont surface sur les réseaux sociaux. Lors du passage sur l’Europe d’un premier nuage, fin mars, on a pu lire sur X (anciennement Twitter) des commentaires venant de la famille complotiste des adeptes de la théorie des « ChemTrails », selon laquelle des nuages toxiques sont secrètement fabriqués par le gouvernement américain pour provoquer des famines ou masquer le réchauffement climatique. Un narratif apparu dès les années 60, une théorie fumeuse reprise et adaptée au fil du temps.

Phénomènes naturels

Ces théories relayées par certains comptes sont totalement fausses : ces tempêtes de sable sont des phénomènes naturels, comme l’explique Vincent Guidard, chercheur à Météo-France : « Tout commence sur des espaces de désert, en l’occurrence le Sahara. Quand les conditions météos sont réunies, le vent peut soulever le sable, qui retombe sur le sol et se fracture en plus petits morceaux, ensuite emportés par le flux jusqu’à 3, 5, 7 kilomètres d’altitude dans l’atmosphère. À cette altitude, les poussières sont transportées à travers l’Atlantique, ou vers l’Europe, en fonction de la situation météo (…) On est dans la saison ou ces épisodes de poussières désertiques peuvent arriver sur l’Europe, et ce sont donc des choses qui arrivent régulièrement tous les ans, mais pas toujours avec le même nombre d’épisodes, et pas toujours avec la même intensité ».

La parole des scientifiques, pas plus que celle des défenseurs de l’environnement, ne semble convaincre les sympathisants de ces théories du complot. Certains adeptes vont plus loin, en se basant sur des graphiques truqués ou documents sortis de leur contexte, afin d'affirmer que ces nuages contiennent des composés chimiques dangereux pulvérisés intentionnellement.

Sphère complotiste

Sur les réseaux sociaux, un long article refait surface régulièrement. Un contenu en ligne, datant de 2022, publié sur le site internet tchèque Aeronet (AENews) qui n’est autre qu’un vecteur de la propagande russe considéré depuis longtemps par les autorités de Prague comme un site de désinformation. L’article a été reproduit le 2 avril et vu plus de 300 000 fois sur un seul compte X. Il est calqué mot pour mot sur la théorie complotiste des « Chem-Trail » assurant que du nickel, du baryum, et de l’aluminium et d'autres métaux sont retrouvés dans des proportions alarmantes dans les nuages empêchant, la lumière de passer et fragilisant les êtres vivants sur terre. Bien sûr, il n’en est rien.

En France, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques, qui analyse scientifiquement la composition de ces nuages de poussière n'évoque que des traces de substances, présentes à l'état naturel.

Olivier Favez, chercheur à l’Ineris, explique : « Tout dépend du lieu, et de la saison, les particules sont un mélange très complexe avec une grande diversité de sources et des mécanismes de formation ou de transformation dans l’atmosphère. Quand on parle de particules fines – celles qu’il faut surveiller dans le cadre de veille sanitaire – on parle de PM10 ou PM2.5 donc des particules qui ont un diamètre inférieur à 10 ou 2,5 micromètres. Un micromètre, c'est un millième de millimètre. Évidement, tout cela n’est pas visible à l’œil nu (…) La coloration rouge orangé du ciel, vient des oxydes de fer présents dans les poussières. Ils absorbent la lumière dans une certaine longueur d’onde, cela explique cette couleur particulière ».

Le scientifique de l’Ineris, que nous avons consulté, poursuit : « Dans les nuages de poussières, on va retrouver essentiellement des espèces carbonées émises par les activités humaines, issues de la combustion par exemple, (carbone suie / Black Carbon) (…) on va retrouver des sels, comme le nitrate d’ammonium, le plus souvent au printemps (…) Enfin, on va retrouver dans une fraction un peu plus grossière des particules naturelles comme des sels marins (sodium-chlore) et puis des poussières minérales qui proviennent de l’érosion des sols. Si on s’intéresse essentiellement aux poussières sahariennes, nous allons retrouver du quartz, (silice) des aluminosilicates, donc avec de l’aluminium, et puis de la calcique, donc du calcium, du magnésium et des carbonates ».

Radioactivité naturelle

Concernant la présence d’éléments radioactifs — souvent brandie par les complotistes pour susciter la peur – il ajoute : « C’est vrai qu’on va trouver ce genre de substances en concentrations dites traces ». En chimie analytique, une trace désigne un produit présent en très faible quantité, donc très loin des prétendus dépassements de normes monumentaux que l’on retrouve systématiquement sur les sites complotistes. Olivier Favez précise : « Ce sont des substances naturelles, donc dans les particules de sable, on va retrouver la même chose que ce qu’il y avait dans la roche initiale au Sahara. Par exemple, si c’était un granite – comme on peut retrouver en Bretagne qui présente un sol radioactif naturel -, on va aussi retrouver ces éléments dans ces petites particules, mais je le répète, il s’agit d’éléments d’origine naturelle ».

Dans la majorité des cas d’infox, visant des phénomènes naturels, explicables, et étudiés, on se retrouve confrontés à des déformations de données scientifiques, et à la production d’analyses trompeuses afin de contribuer à la création d’un climat anxiogène et d'alimenter des théories conspirationnistes. Le passage du nuage de sable du Sahara en est un exemple.

Cet épisode météo est l'occasion de rappeler que la France est dotée d'une réglementation précise sur la surveillance de la qualité de l'air, puisqu'il existe des effets sanitaires avérés des polluants atmosphériques sur les personnes les plus fragiles. Un travail de prévention des risques conduit par la communauté scientifique au profit de la santé publique.

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