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Loin d’Ici : Le Voyage de Roberto Garçon

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Loin d'Ici : Le Voyage de Roberto Garçon

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Qu’est-ce que la liberté signifie vraiment pour vous ? Est-ce une simple absence de contraintes ou quelque chose de plus profond et personnel ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys explore cette question avec Roberto Garçon, un écrivain et explorateur libre. Ensemble, ils discutent de la quête de liberté qui pousse Roberto à quitter une carrière prometteuse de journaliste pour se lancer dans un voyage autour du monde.

Roberto Garçon, né à Paris mais ayant grandi à Nice, avait initialement pour ambition de devenir journaliste. Après des études en journalisme à Cannes, il commence sa carrière à Paris, travaillant pour des documentaires tels que ceux d’Envoyé Spécial. Cependant, malgré le succès professionnel, Roberto ressent un manque de satisfaction personnelle. Il décide alors de tout abandonner pour vivre une vie plus en accord avec sa vision de la liberté. Cette décision le mène à explorer des destinations comme la Jordanie, le Brésil, la Thaïlande et l’Amazonie équatorienne.

Dans cet épisode, Roberto partage son expérience de voyage et les leçons qu’il en tire. Il parle de la nécessité de ralentir et de se concentrer sur l’exploration approfondie d’une région plutôt que de courir d’un continent à l’autre. Roberto met également en garde contre le « volontourisme » et les pièges à touristes, soulignant l’importance d’authenticité dans les rencontres culturelles. Son livre « Loin d’ici« , publié chez les éditions PartiPour, documente ces voyages et les réflexions qui en découlent, offrant un regard unique sur la liberté et l’exploration personnelle.

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https://www.partispour.com/boutique/livres/loin-dici-de-roberto-garcon/

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Podcast n°2307 (Novembre 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia pour ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts « Expat » en installant l’application mobile gratuite.

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Transcription de l’épisode :

Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Écoutez des parcours inspirants et des paroles d’experts sur francaisdanslemonde.fr. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Roberto Garçon, un écrivain et un explorateur libre. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. francaisdanslemonde.fr.
à cette grande question éternelle. Qu’est-ce que la liberté ? Comment la vivre ? Eh bien, on va en parler avec Roberto depuis Nice, sa région natale. Enfin, il n’est pas né à Nice, il est né à Paris, mais il a grandi à Nice.
Et c’est là qu’on le retrouve. Bonjour, Roberto. Bienvenue. Bienvenue, merci beaucoup. On va échanger à l’occasion de la sortie de ce livre qui s’appelle Loin d’ici.
Mais un mot sur ton parcours. Au début, toi, tu veux être journaliste et donc tu fais des études de journaliste. C’est ça, c’est tout simple. Je veux être journaliste depuis que j’avais 15 ans. Je me suis donné les moyens.
J’ai fait mes études toujours dans ma région, à Cannes, dans une école de journalisme. Donc, j’étais journaliste et j’ai commencé ma carrière à Paris à l’âge de 21 ans, 22 ans à peu près. Et à 22 ans, tu es déjà dans des équipes pour faire des documentaires style chez Envoyé Spécial. C’est quand même plutôt une belle carte de visite. On va dire que le métier que tu voulais faire, tu le fais.
Mais que se passe-t-il un jour ? Tu laisses tout ça de côté et en quelques semaines, tu démissionnes et tu pars pour un grand voyage. C’est rigolo ce changement d’un coup comme ça ? C’est exactement ça. C’est le métier que je voulais faire.
C’est le métier que je rêvais de faire. Et j’aime toujours ce métier, mais je me rends compte, je fais ça pendant deux ans, c’est quelque chose que j’aime beaucoup faire, c’est très intéressant, mais je ne me trouve pas dans ce mode de vie-là, je ne me trouve pas dans cette existence-là. Il y a quelque chose qui cloche, il y a quelque chose qui ne me convient pas. Et souvent, les gens qui partent le savent très bien, ça commence par être une petite musique en tête, puis ça devient évident. Et il y a cette phrase que je me dis à un moment, c’est « ma vie ne se passe pas là ».
Et une fois que cette phrase-là arrive, je ne peux plus faire semblant vis-à-vis de moi-même. Donc ce n’est pas qu’une question de métier, de travail ou d’une boîte. Les gens avec qui je travaillais, je m’entendais très bien avec eux, mais à un moment, je me dis, cette vie-là à Paris de journaliste, elle n’est pas pour moi. En tout cas, à ce moment-là, je ne m’y retrouve pas et je ne me sens pas libre. Et pourtant, me sentir libre, c’est exactement ce qui m’avait motivé à faire cette vie.
On s’imagine, on habite journaliste, on part, on fait des reportages, etc. Et ça ne correspondait pas à mon idée de liberté. Et donc là, j’avais aucun autre choix que de partir très rapidement. Alors résultat, tu t’organises rapidement. Comment on fait à ce moment là ?
On surfe sur des sites, on échange avec d’autres explorateurs, on regarde des documentaires ? Alors à ce moment là, exactement, il a fallu choisir vite parce que je suis en juin quand j’annonce à mon travail que je ne reste pas. Et le mois de juillet, je suis déjà en train de partir. Donc je pense que tous ces bouquins ont à peu près une semaine ou deux dans les destinations que je voulais choisir. Là, c’est vrai que c’est un truc que je ne referais pas aujourd’hui, mais là, j’étais dans une logique un peu tour du monde, donc sur différents continents.
J’ai trop pris l’avion à mon goût. J’ai choisi mes destinations qui correspondent à des choses que j’avais envie de vivre. Donc la Jordanie, le Brésil, la Thaïlande et l’Amazonie équatorienne. Et à partir de là, pour chacune de ces destinations, des expériences très différentes. Donc la Jordanie, c’est passer beaucoup de temps sur Internet et sur des blogs.
L’Amazonie, c’est passer sur des sites pour essayer de comprendre comment on peut atteindre certaines communautés. Le Brésil, c’est le hasard. Et la Thaïlande c’est des retours d’expérience, c’est des forums, je menais ma petite enquête à chaque fois comme un journaliste pour savoir où aller, comment y aller. Tu avais les clés avec ta formation pour trouver l’information juste. Workaway par exemple, le site qui t’a pas mal aidé sur la partie Amazonie.
Workaway c’est un site, alors je précise que je n’ai pas d’action là-dedans, mais c’est un site que je conseille beaucoup parce que, pour ceux qui ne connaissent pas en deux mots, c’est sur le même principe que le Wolfing, ça vous permet de vivre des expériences dans des endroits en échange de votre temps de travail. Donc vous travaillez généralement entre 3 et 5 heures par jour et vous êtes nourri, logé. Alors bien sûr, souvent c’est juste une logique de ne pas payer dans une ferme ou dans une auberge, mais aussi il y a beaucoup de particuliers. qui offrent une place dans leur maison, il y a beaucoup de ranch qui offrent une place dans leur ranch parce qu’ils ont besoin de main d’oeuvre et en fait vous vous retrouvez à vivre des expériences pour lesquelles vous paierez énormément d’argent dans d’autres cas et Workaway interdit les ONG, interdit les organismes tierces, donc vous êtes sûr qu’il n’y a pas d’entreprise qui vont se faire de l’argent à côté, c’est sans argent, c’est juste un échange de travail. Alors Brésil, Thaïlande, Amazonie, Jordanie, j’ai interviewé pas mal de globetrotters qui ont fait un peu la même réflexion que tu as supputé il y a quelques instants, c’est j’en ai fait trop à ce moment-là.
Souvent au début, on veut beaucoup voyager et donc on prend l’avion et donc c’est pas tout à fait éthique. Et puis, d’aller trop vite, ça permet pas de prendre les bonnes décisions au bon moment. Ça, c’est quelque chose que tu referas plus ? Je pense parce qu’en fait, Quelque chose que j’ai aimé et que j’ai mis en place dans ces voyages et que je vais garder, c’est que je ne multipliais pas les endroits une fois que j’étais dans le pays. Donc par exemple, quand j’étais en Amazonie équatorienne, je suis resté dans la communauté où j’étais pendant un peu plus d’un mois.
Donc je ne multipliais pas, je ne reprenais pas l’avion, etc. Une fois que j’étais sur le territoire et pour le coup, j’avais une manière de voyager qui était très lente au sein de ces endroits-là. Par contre, je ne referais pas le fait de changer de continent aussi rapidement. Je préfère maintenant me concentrer sur une région. et la parcourir plus doucement, bus, trains, mais ne plus faire des grands écarts comme passer de la Jordanie à l’Amazonie, de l’Amazonie à la Thaïlande et de faire des grands écarts trop importants en avion.
Petite remarque, un petit disclaimer sur les explorations, les expéditions qu’on peut trouver sur des sites internet qui sont parfois très chers, tu dis attention aux pièges à touristes un peu ? Alors exactement, déjà attention aux pièges à touristes parce que ça participe pour moi à une folklorisation de beaucoup de communautés qui sont obligées par exemple de rester figées dans on va dire une image très totale de ce qu’est une tribu, une communauté. Vous venez pendant trois jours, vous faites vos photos, ça fait un peu, je considère un peu zoohumain parfois et ça, ça me gêne beaucoup. Et aussi, autre chose où je mets extrêmement en garde, c’est le volontourisme. Donc c’est tous ces organismes que vous payez très très cher, parfois 2000, 3000, 4000 euros, pour faire de l’humanitaire.
En fait, il faut savoir que de l’humanitaire, vous ne devez pas payer pour faire de l’humanitaire. Soit vous avez les compétences, et donc on vous engage, et donc vous pouvez aider. Soit vous ne les avez pas. Soit c’est sur le principe de volontariat, mais donc il n’y a pas d’échange d’argent, mais on considère que vous êtes une marde d’œuvre utile. Mais à partir du moment où vous commencez à payer 4000 euros pour construire un puits, autant vous le dire, le puits ne servira à rien et vous allez faire plus de mal aux communautés qui sont là.
Et c’est juste pour votre égo et vos réseaux sociaux. Direction le livre maintenant. Il est sorti sur les éditions PartiPour. Ça s’appelle « Loin d’ici ». Alors, dans le communiqué de presse, il y a cette phrase, je vais te demander de réagir un peu.
« Au cours de ce voyage, il y aura des orages, de la haute altitude, des nuits froides, la faim, les insectes, les fauves, l’épuisement, le silence et le temps long, très très long. » Ça, c’est des séquelles de cette aventure ? C’est des séquelles, mais c’est des souvenirs aussi. Et je dirais même que c’est des C’est des chances que j’ai eues de vivre ces choses-là, parce que, comme tu me dis, l’exploration c’est aussi ça. Mais donc quand on explore, on explore des choses positives, des choses négatives, et même, je dirais pas forcément le bien et le mal, mais on explore des choses douloureuses aussi.
Et l’exploration, c’est aussi se confronter à être épuisé, c’est aussi se confronter aux insectes, comme tu l’as dit, au temps très long, à la peur, au danger, ça fait partie du jeu. Mais sinon, on ne part pas si on ne veut pas faire face à ces, comment on pourrait dire ça, ces obstacles-là. Et par contre c’est aussi d’incroyables rencontres qui t’ont marqué à jamais ? Bien sûr, bien sûr. Et puis c’est des personnes aussi, beaucoup.
Alors pas tout le monde, on ne peut pas garder contact avec tout le monde. Les gens qui voyagent le savent, mais typiquement si je pense à la communauté en Amazonie équatorienne qui m’a beaucoup marqué, c’est des gens avec qui je suis encore en contact, c’est des gens avec qui je parle, dès que je peux, alors on a des conditions compliquées pour échanger, mais je le fais et bien sûr ce livre c’est aussi mettre en avant ces personnes que vous aurez très peu de chance de rencontrer parce qu’il faut aller très loin pour les rencontrer dans certaines conditions et pourtant ces personnes là elles ont des choses passionnantes à raconter, passionnantes à dire sur la liberté, passionnantes à… à nous dire aussi sur notre manière de voyager, notre manière de les regarder. Ce livre, je ne l’aurais jamais fait si je n’avais pas fait ces rencontres exceptionnelles. Alors Roberto, tu fais des études pour être réalisateur, tu pars en voyage, tu reviens, tu fais un livre.
Il y a un problème que je constate, c’est qu’il n’y a pas d’image dans tout ça. Pourquoi avoir choisi plutôt le livre que le documentaire, par exemple ? Alors, Alors il y a des images, dans le livre il y a même des photos d’ailleurs, et donc je fais beaucoup de photos. Et maintenant je mets beaucoup plus cette logique d’images, de tournées. Là par exemple j’étais en Mongolie avec un ami, on a tourné tout un tas d’images.
Mais je pense que le livre, arrivant juste après, on va dire, un rejet de ma vie de journaliste, ça ne pouvait pas se passer avec la caméra. Ça devait être quelque chose qui allait explorer quelque chose de très intime, et je rassure tout le monde, il y a plein de photos. Là, j’ai un gleu désert, tout ça, vous verrez à quoi ça ressemble. Et voilà, sur mon compte Insta aussi, je documente beaucoup en photo aussi, donc pas de soucis, ce n’est pas que des mots. J’entends des auditeurs me souffler à l’oreille, c’est bien, c’est passionnant, c’est incroyable, ça doit être magique, mais comment on finance tout ça ?
On finance sur un modèle qui s’appelle le travail. Donc j’ai pu partir sur un premier voyage parce que j’ai pu travailler pendant deux ans, donc j’avais bien calculé. Et ensuite, j’ai beau dire le côté romanesque, on quitte sa vie. Une fois que j’ai pu financer mon voyage et mon livre, il a fallu que je retravaille. J’ai retravaillé là pendant un an encore comme journaliste, comme réalisateur pour l’émission Complément d’Enquête.
Donc vouloir voyager, vouloir explorer, c’est aussi faire des concessions avec soi-même et c’est aussi essayer de trouver un modèle. Donc si je veux partir pendant six mois, il faut aussi que je travaille pendant un an, parfois plus. Donc aujourd’hui, je le dis, je n’ai pas trouvé pleinement ce modèle qui fait que je peux me financer mes voyages, trouver ce qu’on appelle une économie de l’aventure. Mais j’évolue comme ça entre ces vies, entre la photo, entre l’écriture, entre donner des cours de temps en temps, entre aussi faire mon métier de base de journaliste pour financer tout ça. Mais Roberton, on aura l’occasion de se retrouver.
Tu es en train d’organiser une prochaine expédition en Asie de l’Est où tu resteras, tu te promèneras dans l’Asie. Donc ce sera l’occasion de se retrouver. Avec grand plaisir. Merci beaucoup en tout cas. Et le lien pour trouver ton livre est dans ce podcast.
A bientôt. Salut.
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Loin d'Ici : Le Voyage de Roberto Garçon

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Qu’est-ce que la liberté signifie vraiment pour vous ? Est-ce une simple absence de contraintes ou quelque chose de plus profond et personnel ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys explore cette question avec Roberto Garçon, un écrivain et explorateur libre. Ensemble, ils discutent de la quête de liberté qui pousse Roberto à quitter une carrière prometteuse de journaliste pour se lancer dans un voyage autour du monde.

Roberto Garçon, né à Paris mais ayant grandi à Nice, avait initialement pour ambition de devenir journaliste. Après des études en journalisme à Cannes, il commence sa carrière à Paris, travaillant pour des documentaires tels que ceux d’Envoyé Spécial. Cependant, malgré le succès professionnel, Roberto ressent un manque de satisfaction personnelle. Il décide alors de tout abandonner pour vivre une vie plus en accord avec sa vision de la liberté. Cette décision le mène à explorer des destinations comme la Jordanie, le Brésil, la Thaïlande et l’Amazonie équatorienne.

Dans cet épisode, Roberto partage son expérience de voyage et les leçons qu’il en tire. Il parle de la nécessité de ralentir et de se concentrer sur l’exploration approfondie d’une région plutôt que de courir d’un continent à l’autre. Roberto met également en garde contre le « volontourisme » et les pièges à touristes, soulignant l’importance d’authenticité dans les rencontres culturelles. Son livre « Loin d’ici« , publié chez les éditions PartiPour, documente ces voyages et les réflexions qui en découlent, offrant un regard unique sur la liberté et l’exploration personnelle.

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Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Écoutez des parcours inspirants et des paroles d’experts sur francaisdanslemonde.fr. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Roberto Garçon, un écrivain et un explorateur libre. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. francaisdanslemonde.fr.
à cette grande question éternelle. Qu’est-ce que la liberté ? Comment la vivre ? Eh bien, on va en parler avec Roberto depuis Nice, sa région natale. Enfin, il n’est pas né à Nice, il est né à Paris, mais il a grandi à Nice.
Et c’est là qu’on le retrouve. Bonjour, Roberto. Bienvenue. Bienvenue, merci beaucoup. On va échanger à l’occasion de la sortie de ce livre qui s’appelle Loin d’ici.
Mais un mot sur ton parcours. Au début, toi, tu veux être journaliste et donc tu fais des études de journaliste. C’est ça, c’est tout simple. Je veux être journaliste depuis que j’avais 15 ans. Je me suis donné les moyens.
J’ai fait mes études toujours dans ma région, à Cannes, dans une école de journalisme. Donc, j’étais journaliste et j’ai commencé ma carrière à Paris à l’âge de 21 ans, 22 ans à peu près. Et à 22 ans, tu es déjà dans des équipes pour faire des documentaires style chez Envoyé Spécial. C’est quand même plutôt une belle carte de visite. On va dire que le métier que tu voulais faire, tu le fais.
Mais que se passe-t-il un jour ? Tu laisses tout ça de côté et en quelques semaines, tu démissionnes et tu pars pour un grand voyage. C’est rigolo ce changement d’un coup comme ça ? C’est exactement ça. C’est le métier que je voulais faire.
C’est le métier que je rêvais de faire. Et j’aime toujours ce métier, mais je me rends compte, je fais ça pendant deux ans, c’est quelque chose que j’aime beaucoup faire, c’est très intéressant, mais je ne me trouve pas dans ce mode de vie-là, je ne me trouve pas dans cette existence-là. Il y a quelque chose qui cloche, il y a quelque chose qui ne me convient pas. Et souvent, les gens qui partent le savent très bien, ça commence par être une petite musique en tête, puis ça devient évident. Et il y a cette phrase que je me dis à un moment, c’est « ma vie ne se passe pas là ».
Et une fois que cette phrase-là arrive, je ne peux plus faire semblant vis-à-vis de moi-même. Donc ce n’est pas qu’une question de métier, de travail ou d’une boîte. Les gens avec qui je travaillais, je m’entendais très bien avec eux, mais à un moment, je me dis, cette vie-là à Paris de journaliste, elle n’est pas pour moi. En tout cas, à ce moment-là, je ne m’y retrouve pas et je ne me sens pas libre. Et pourtant, me sentir libre, c’est exactement ce qui m’avait motivé à faire cette vie.
On s’imagine, on habite journaliste, on part, on fait des reportages, etc. Et ça ne correspondait pas à mon idée de liberté. Et donc là, j’avais aucun autre choix que de partir très rapidement. Alors résultat, tu t’organises rapidement. Comment on fait à ce moment là ?
On surfe sur des sites, on échange avec d’autres explorateurs, on regarde des documentaires ? Alors à ce moment là, exactement, il a fallu choisir vite parce que je suis en juin quand j’annonce à mon travail que je ne reste pas. Et le mois de juillet, je suis déjà en train de partir. Donc je pense que tous ces bouquins ont à peu près une semaine ou deux dans les destinations que je voulais choisir. Là, c’est vrai que c’est un truc que je ne referais pas aujourd’hui, mais là, j’étais dans une logique un peu tour du monde, donc sur différents continents.
J’ai trop pris l’avion à mon goût. J’ai choisi mes destinations qui correspondent à des choses que j’avais envie de vivre. Donc la Jordanie, le Brésil, la Thaïlande et l’Amazonie équatorienne. Et à partir de là, pour chacune de ces destinations, des expériences très différentes. Donc la Jordanie, c’est passer beaucoup de temps sur Internet et sur des blogs.
L’Amazonie, c’est passer sur des sites pour essayer de comprendre comment on peut atteindre certaines communautés. Le Brésil, c’est le hasard. Et la Thaïlande c’est des retours d’expérience, c’est des forums, je menais ma petite enquête à chaque fois comme un journaliste pour savoir où aller, comment y aller. Tu avais les clés avec ta formation pour trouver l’information juste. Workaway par exemple, le site qui t’a pas mal aidé sur la partie Amazonie.
Workaway c’est un site, alors je précise que je n’ai pas d’action là-dedans, mais c’est un site que je conseille beaucoup parce que, pour ceux qui ne connaissent pas en deux mots, c’est sur le même principe que le Wolfing, ça vous permet de vivre des expériences dans des endroits en échange de votre temps de travail. Donc vous travaillez généralement entre 3 et 5 heures par jour et vous êtes nourri, logé. Alors bien sûr, souvent c’est juste une logique de ne pas payer dans une ferme ou dans une auberge, mais aussi il y a beaucoup de particuliers. qui offrent une place dans leur maison, il y a beaucoup de ranch qui offrent une place dans leur ranch parce qu’ils ont besoin de main d’oeuvre et en fait vous vous retrouvez à vivre des expériences pour lesquelles vous paierez énormément d’argent dans d’autres cas et Workaway interdit les ONG, interdit les organismes tierces, donc vous êtes sûr qu’il n’y a pas d’entreprise qui vont se faire de l’argent à côté, c’est sans argent, c’est juste un échange de travail. Alors Brésil, Thaïlande, Amazonie, Jordanie, j’ai interviewé pas mal de globetrotters qui ont fait un peu la même réflexion que tu as supputé il y a quelques instants, c’est j’en ai fait trop à ce moment-là.
Souvent au début, on veut beaucoup voyager et donc on prend l’avion et donc c’est pas tout à fait éthique. Et puis, d’aller trop vite, ça permet pas de prendre les bonnes décisions au bon moment. Ça, c’est quelque chose que tu referas plus ? Je pense parce qu’en fait, Quelque chose que j’ai aimé et que j’ai mis en place dans ces voyages et que je vais garder, c’est que je ne multipliais pas les endroits une fois que j’étais dans le pays. Donc par exemple, quand j’étais en Amazonie équatorienne, je suis resté dans la communauté où j’étais pendant un peu plus d’un mois.
Donc je ne multipliais pas, je ne reprenais pas l’avion, etc. Une fois que j’étais sur le territoire et pour le coup, j’avais une manière de voyager qui était très lente au sein de ces endroits-là. Par contre, je ne referais pas le fait de changer de continent aussi rapidement. Je préfère maintenant me concentrer sur une région. et la parcourir plus doucement, bus, trains, mais ne plus faire des grands écarts comme passer de la Jordanie à l’Amazonie, de l’Amazonie à la Thaïlande et de faire des grands écarts trop importants en avion.
Petite remarque, un petit disclaimer sur les explorations, les expéditions qu’on peut trouver sur des sites internet qui sont parfois très chers, tu dis attention aux pièges à touristes un peu ? Alors exactement, déjà attention aux pièges à touristes parce que ça participe pour moi à une folklorisation de beaucoup de communautés qui sont obligées par exemple de rester figées dans on va dire une image très totale de ce qu’est une tribu, une communauté. Vous venez pendant trois jours, vous faites vos photos, ça fait un peu, je considère un peu zoohumain parfois et ça, ça me gêne beaucoup. Et aussi, autre chose où je mets extrêmement en garde, c’est le volontourisme. Donc c’est tous ces organismes que vous payez très très cher, parfois 2000, 3000, 4000 euros, pour faire de l’humanitaire.
En fait, il faut savoir que de l’humanitaire, vous ne devez pas payer pour faire de l’humanitaire. Soit vous avez les compétences, et donc on vous engage, et donc vous pouvez aider. Soit vous ne les avez pas. Soit c’est sur le principe de volontariat, mais donc il n’y a pas d’échange d’argent, mais on considère que vous êtes une marde d’œuvre utile. Mais à partir du moment où vous commencez à payer 4000 euros pour construire un puits, autant vous le dire, le puits ne servira à rien et vous allez faire plus de mal aux communautés qui sont là.
Et c’est juste pour votre égo et vos réseaux sociaux. Direction le livre maintenant. Il est sorti sur les éditions PartiPour. Ça s’appelle « Loin d’ici ». Alors, dans le communiqué de presse, il y a cette phrase, je vais te demander de réagir un peu.
« Au cours de ce voyage, il y aura des orages, de la haute altitude, des nuits froides, la faim, les insectes, les fauves, l’épuisement, le silence et le temps long, très très long. » Ça, c’est des séquelles de cette aventure ? C’est des séquelles, mais c’est des souvenirs aussi. Et je dirais même que c’est des C’est des chances que j’ai eues de vivre ces choses-là, parce que, comme tu me dis, l’exploration c’est aussi ça. Mais donc quand on explore, on explore des choses positives, des choses négatives, et même, je dirais pas forcément le bien et le mal, mais on explore des choses douloureuses aussi.
Et l’exploration, c’est aussi se confronter à être épuisé, c’est aussi se confronter aux insectes, comme tu l’as dit, au temps très long, à la peur, au danger, ça fait partie du jeu. Mais sinon, on ne part pas si on ne veut pas faire face à ces, comment on pourrait dire ça, ces obstacles-là. Et par contre c’est aussi d’incroyables rencontres qui t’ont marqué à jamais ? Bien sûr, bien sûr. Et puis c’est des personnes aussi, beaucoup.
Alors pas tout le monde, on ne peut pas garder contact avec tout le monde. Les gens qui voyagent le savent, mais typiquement si je pense à la communauté en Amazonie équatorienne qui m’a beaucoup marqué, c’est des gens avec qui je suis encore en contact, c’est des gens avec qui je parle, dès que je peux, alors on a des conditions compliquées pour échanger, mais je le fais et bien sûr ce livre c’est aussi mettre en avant ces personnes que vous aurez très peu de chance de rencontrer parce qu’il faut aller très loin pour les rencontrer dans certaines conditions et pourtant ces personnes là elles ont des choses passionnantes à raconter, passionnantes à dire sur la liberté, passionnantes à… à nous dire aussi sur notre manière de voyager, notre manière de les regarder. Ce livre, je ne l’aurais jamais fait si je n’avais pas fait ces rencontres exceptionnelles. Alors Roberto, tu fais des études pour être réalisateur, tu pars en voyage, tu reviens, tu fais un livre.
Il y a un problème que je constate, c’est qu’il n’y a pas d’image dans tout ça. Pourquoi avoir choisi plutôt le livre que le documentaire, par exemple ? Alors, Alors il y a des images, dans le livre il y a même des photos d’ailleurs, et donc je fais beaucoup de photos. Et maintenant je mets beaucoup plus cette logique d’images, de tournées. Là par exemple j’étais en Mongolie avec un ami, on a tourné tout un tas d’images.
Mais je pense que le livre, arrivant juste après, on va dire, un rejet de ma vie de journaliste, ça ne pouvait pas se passer avec la caméra. Ça devait être quelque chose qui allait explorer quelque chose de très intime, et je rassure tout le monde, il y a plein de photos. Là, j’ai un gleu désert, tout ça, vous verrez à quoi ça ressemble. Et voilà, sur mon compte Insta aussi, je documente beaucoup en photo aussi, donc pas de soucis, ce n’est pas que des mots. J’entends des auditeurs me souffler à l’oreille, c’est bien, c’est passionnant, c’est incroyable, ça doit être magique, mais comment on finance tout ça ?
On finance sur un modèle qui s’appelle le travail. Donc j’ai pu partir sur un premier voyage parce que j’ai pu travailler pendant deux ans, donc j’avais bien calculé. Et ensuite, j’ai beau dire le côté romanesque, on quitte sa vie. Une fois que j’ai pu financer mon voyage et mon livre, il a fallu que je retravaille. J’ai retravaillé là pendant un an encore comme journaliste, comme réalisateur pour l’émission Complément d’Enquête.
Donc vouloir voyager, vouloir explorer, c’est aussi faire des concessions avec soi-même et c’est aussi essayer de trouver un modèle. Donc si je veux partir pendant six mois, il faut aussi que je travaille pendant un an, parfois plus. Donc aujourd’hui, je le dis, je n’ai pas trouvé pleinement ce modèle qui fait que je peux me financer mes voyages, trouver ce qu’on appelle une économie de l’aventure. Mais j’évolue comme ça entre ces vies, entre la photo, entre l’écriture, entre donner des cours de temps en temps, entre aussi faire mon métier de base de journaliste pour financer tout ça. Mais Roberton, on aura l’occasion de se retrouver.
Tu es en train d’organiser une prochaine expédition en Asie de l’Est où tu resteras, tu te promèneras dans l’Asie. Donc ce sera l’occasion de se retrouver. Avec grand plaisir. Merci beaucoup en tout cas. Et le lien pour trouver ton livre est dans ce podcast.
A bientôt. Salut.
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