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Amelia Lakrafi lutte contre les violences conjugales à l’étranger

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Amelia Lakrafi lutte contre les violences conjugales à l'étranger

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Dans cet épisode « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde » réalisé en partenariat avec Expat Communication & FemmExpat.com dans le cadre du « Dossier Spécial : Conjoint Accompagnateur », Gauthier Seys reçoit Amelia Lakrafi, députée de la 10e circonscription des Français établis hors de France, pour discuter d’un sujet souvent négligé mais crucial : la place du conjoint accompagnateur. Quels sont les défis auxquels font face ces individus, souvent des femmes, qui suivent leur partenaire à travers le monde ? Et comment pouvons-nous améliorer leur situation pour qu’ils ne soient pas simplement des suiveurs, mais des acteurs à part entière de leur propre vie ?

Amelia Lakrafi, notre invitée, est une femme politique engagée, née à Casablanca et arrivée en France à l’âge de deux ans. Elle a surmonté une enfance marquée par la violence pour devenir une figure influente dans la défense des droits des femmes, notamment celles vivant à l’étranger. Sa vision de la politique est avant tout orientée vers des objectifs concrets, en agissant comme une chef de projet pour atteindre des résultats tangibles. Elle s’efforce de briser les barrières et de créer des initiatives qui soutiennent les femmes dans des situations vulnérables, en particulier celles qui vivent loin de chez elles.

L’épisode explore en profondeur les défis uniques auxquels sont confrontés les conjoints accompagnateurs, souvent des femmes, et met en lumière les aspects sombres de l’expatriation, tels que l’isolement et la dépendance économique. Amélia souligne l’importance des associations locales et des initiatives gouvernementales pour offrir un soutien et des ressources à ces individus. Elle plaide pour une meilleure reconnaissance et un soutien accru de la part des entreprises et des gouvernements, afin de transformer ces défis en opportunités pour tous les membres de la famille expatriée.

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https://amelialakrafi.fr/

« France victimes » accessible depuis l’étranger: 00 33 1 80 52 3376

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Podcast n°2346 (Novembre 2024) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Chapitrage de l’épisode :

0:00:02 – Introduction et présentation de l’invitée
0:01:14 – Vue sur la carrière politique d’Amelia Lakrafi
0:02:50 – Discussion sur la place des femmes et les droits des femmes
0:04:44 – Les défis des femmes expatriées
0:06:56 – Situation des femmes battues expatriées
0:08:27 – La Fédération des Bienfaisances et le rôle des associations
0:09:52 – Conjoint accompagnateur et dynamique de genre
0:11:47 – Importance des entreprises et initiatives de soutien
0:13:00 – Témoignages marquants des femmes expatriées
0:15:00 – Réponse aux violences et solutions d’urgence
0:16:20 – Messages de soutien et conseils pratiques
0:17:53 – Conclusion et espoir pour l’avenir

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Retranscription de l’épisode :

Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde et notre dossier spécial conjoint accompagnateur. Au micro de la radio des Français dans le Monde, Amélia Lacrafie, députée de la 10e circonscription des Français établis hors de France. Madame la députée, Amélia, bonjour et bienvenue au micro de la radio des Français dans le Monde. Merci Gautier, bonjour.
Je vais rappeler que tu m’as autorisé qu’on se tutoie. C’est rigolo, ce tutoiement et ce vouvoiement français. Les expats sont très habitués au tutoiement, le monde anglo-saxon aussi. En France, il y a toujours un petit problème. Je suis sûr qu’on va me faire une remarque de ta bus, tu as quand même parlé à une députée en la tutoyant.
Qu’est-ce que tu penses de ce sujet ? Moi, je trouve que ça crée du lien. Et quand on veut garder le vouvoiement, c’est qu’on se sent peut-être… Enfin, on a envie de garder une distance. Et moi, je me dis que pour briser la glace, le tutoiement est bien.
Je pense aussi. C’est le podcast 2345 que vous pouvez retrouver sur nos plateformes pour mieux connaître le parcours d’Amelia, une femme d’entreprise politique quasiment. C’était un peu la synthèse de ce que j’ai retenu de ce premier podcast, puisque même aujourd’hui, ton travail, tu le réalises un peu en état chef de projet. J’ai un but à atteindre. Je vais mettre des moyens.
Des gens vont travailler pour qu’on arrive à ce résultat. C’est un peu comme ça que tu vois les choses dans ton travail au quotidien. C’est vrai, en fait, j’ai du mal à le dire encore après 7 ans que je suis une femme politique. En fait, je ne sais pas tellement ce que c’est, j’ai du mal à me mettre ça dans la tête et que tous les sujets que je traite, c’est vrai que ce que je dis, c’est que je les traite en gestion, en mode projet. Après, des fois, j’ai des gens qui me disent dans ma média, ça, ça, ça, ça ne rapporte pas de voix.
Et en fait ça me choque un peu des fois d’entendre des gens me dire ça rapporte pas de voix. Ouais mais en fait de quoi tu parles ? Et c’est là qu’on me dit bah non si tu étais une femme poétique tu réfléchirais en termes de voix et moi je réagis en termes d’objectifs, de projets. Donc objectifs à atteindre et comment j’atteins l’objectif. Et du coup, l’objectif c’est qu’il n’y ait plus de femmes battues, que le conjoint suiveur soit à 50% un homme, s’il en a envie bien sûr, mais je ne me dis pas quand je fais ça, Combien de voix j’ai gagné ?
C’est très bizarre. On va parler de la place des femmes, du droit des femmes. Alors, on le disait dans le premier podcast, tu es née à Casablanca, tu es arrivée en France à l’âge de deux ans avec, tu le dis assez facilement, une enfance qui a pu être difficile, de la violence. Qu’est-ce que tu peux me dire pour replanter le décor un peu ? Oui, en fait, un père qui est devenu violent assez vite parce que lui-même déraciné, expatrié finalement du Maroc à la France, parce qu’il hésitait entre le Canada et la France, donc il a choisi finalement la France.
Et puis la déception, il n’a pas eu peut-être ce qu’il voulait. L’alcool très vite, et l’alcool et la violence, c’est un mélange qui ne va pas. L’alcool ne va pas très bien avec certaines personnes. Et puis oui, en France, difficile, beaucoup de violence. Par contre, tu m’as dit, cette expérience de vie t’a rendu plus forte.
On peut s’écrouler face à une espèce de j’y arriverai jamais, je m’en sortirai jamais, je suis une victime. J’ai pas de chance. J’ai pas de chance. Ou alors bomber le torse et dire je vais aller parler à ces hommes là. Ouais, mais c’est vrai que je me dis souvent jamais à savoir à quel moment on a ce déclic parce que ça me fait mal de voir que des gens qui ont souffert sont sombres et que c’est très facile de sombrer.
Et que moi, non, je me suis dit OK, je veux m’en sortir. Et si je suis née, c’est qu’il y a une bonne raison. Et tout le temps, je me mets ça dans le crâne. Donc il y a une bonne raison. Donc je dois faire des choses et je veux faire des choses pour aider les gens.
Donc je le ferai. On va faire Amélia deux focus. Un premier sur spécialement les Français qui vivent loin de chez eux. C’est 3 millions, 3 millions et demi de Français qui vivent la mobilité internationale. Et un deuxième focus plus spécifique sur les femmes.
Alors, être dans cette situation aujourd’hui d’être une femme expat, Il faut bien allumer quelques warnings. Il y a des soucis qui existent et il y a beaucoup de choses à régler encore. Parlons par exemple de la place de la femme battue. Quand on vit loin de sa famille, de ses amis, ça peut être un véritable cauchemar. Oui, après, c’est vrai que je m’excuse par avance parce que là, on va mettre en avant les côtés sombres de l’expatriation parce qu’ils existent.
Et même s’il faut bien bien garder en tête que Dans la grande, grande majorité des cas, l’expérience d’expatriation est une expérience extraordinaire et qu’il faut tenter et qui nous enrichit tous. Vraiment, ça, il faut bien l’avoir en tête. Mais c’est vrai que je dis souvent que les gens ne m’appellent pas quand tout va bien, en général. Ils ne m’appellent pas pour me dire super boulot ou pour me dire je suis heureuse. Non, et c’est vrai que quand les gens viennent aux députés, c’est que vraiment, c’est très très très grave et très compliqué.
Donc une femme qui suit son conjoint, parce que dans 80-85% des cas, c’est la femme qui suit le conjoint parce qu’on propose l’expatriation à l’homme, loin de sa famille, loin de ses amis, loin de ses repères, dans un pays où on ne connaît pas la culture, ou en plus si la femme dans le pays a moins de droits, ça peut très très vite être compliqué. Alors je suis d’accord avec toi évidemment, c’est parce que je parle à une élue de la République qui oeuvre pour améliorer les choses, qu’on regarde ce petit côté un peu plus sombre, d’autant que tu es établie sur une zone qui est Proche-Orient et Afrique. Évidemment le droit des femmes, là il y a encore un immense travail dans les pays sur lesquels tu interviens. C’est vrai, mais c’est bien de rappeler qu’il y a certains pays comme le Rwanda où on a plus de 65% de femmes députées, nous on est à 37. On a des pays africains aussi qui sont impressionnants pour le droit des femmes et des pays arabes qu’on ne soupçonne pas.
J’ai appris par hasard qu’au Qatar, ça peut faire voler certains, une femme, si elle dit qu’elle est battue, la police qatarie, met le mari en garde à vue 48 heures avant toute discussion. Je te crois, je le mets en garde à vue et on discute. C’est pas mal. C’est pas une mauvaise idée, cela dit. Comment ?
C’est pas une mauvaise idée. Ici, les plaintes ne sont pas prises ou les femmes n’osent pas porter plainte parce que commissariat, on peut encore leur dire, mais non, madame, vous vous rendez compte ce qui va lui arriver, le pauvre, c’est déjà arrivé. Mais il faut souligner que ça va de mieux en mieux et que la formation des policiers, la formation des agents consulaires avance et avance plutôt très bien. On m’a quand même souvent dit dans des interviews qu’une femme battue qui est loin de chez elle, qui n’a pas la famille, les amis, c’est plutôt souvent les associations qui vont prendre le relais plutôt que l’État. Est-ce que ça doit changer ?
Ça doit changer, ça doit peut-être évoluer, pas forcément changer parce que les associations sont financées par l’État et l’État a ses règles qui peuvent être rigides et les associations sont beaucoup plus agiles. Donc l’État débloque des fonds, des centaines de milliers d’euros, des millions d’euros pour les associations et que sans cet argent les associations ne pourraient pas fonctionner. Donc c’est vrai que Si, il faut passer par ces associations, surtout quand elles sont labellisées par certains ministères, comme là très récemment The Sorority. Il faut bien sûr passer par les associations, donc on a la chance d’avoir ce qu’on appelle les Oles, organismes locaux d’entraide et de solidarité dans beaucoup de pays. Et c’est vrai qu’en 2020, au début du Covid, je me suis dit, attends, tous les assos sont fédérés, les chambres de commerce sont fédérées, les alliances françaises sont fédérées, les accueils, Dubai accueil, Marrakech accueil avec la FIAP sont fédérés, mais ceux qui ont qui interviennent dans la solidarité, donc vraiment la base de la pyramide de Maslow, eux ne sont pas aidés et ne se connaissent pas, donc ne peuvent pas s’entraider.
Donc j’ai créé la Fédération des Bienfaisances en 2020. Aujourd’hui on doit avoir une trentaine d’associations de bienfaisance qui ont adhéré. sur une centaine et dans cette fédération on se rend compte que la bienfaisance de Milan peut avoir tel budget mais la bienfaisance de Cape Town va avoir peut-être un autre et on regarde pourquoi et elle s’entraide durement pour remplir les dossiers, elle s’entraide pour voir comment toi t’aides à manger comme ça et toi Moi je vais voir les prisonniers et toi, moi je cherche une formation à la première écoute pour faire battu et toi et ça crée vraiment une solidarité et une émulation hyper importante. Le 3919 a été créé, un numéro de téléphone pour accompagner les femmes victimes de violences. Est-ce que si je suis une française expatriée, je peux appeler ce numéro quand je suis au bout du monde ?
Non, mais tu as un autre numéro de France Victime que je partage souvent. Tu as un numéro spécial Europe et tu as un numéro spécial français encore à l’étranger. On va aller mettre ces numéros dans le podcast en question. Amélia, la place du conjoint accompagnateur, alors c’est vrai que les chiffres parlent encore. C’est souvent monsieur qui va être envoyé pour aller travailler loin du monde.
Madame doit arrêter son travail, va s’occuper de la famille, etc. On l’a identifié dans ce dossier spécial. C’est une place pas facile. Qu’est-ce qu’on peut faire pour l’améliorer ? C’est une place pas facile, sachant que dans la grande, grande majorité des cas, au départ, les deux hommes et femmes ont plus ou moins le même salaire et plus ou moins le même niveau, mêmes études.
Encore huit fois sur dix, on en voit un homme et on en parlait juste hier soir. J’ai organisé un événement à temps plein avec des femmes entrepreneurs ou des femmes dirigeantes, dont Alix de Femmes Expats et Expats Communications. Et son baromètre annuel est assez saisissant. Carrément. Et en fait, il y a 20 ans, c’était 90 % d’hommes, 10 % de femmes.
On est arrivé à 80. On peut se dire, c’est génial, on a doublé. Mais en fait, non, on a juste diminué le nombre d’expats qu’on envoie. Donc, on envoie moins d’hommes. Donc, on se dit, la proportion a changé.
Le chiffre ne parle pas vraiment de façon juste. Le nombre de femmes suiveuses reste le même. Ça, c’est important. Et en fait, la femme, elle va plus souvent se dire Il a besoin de moi pour sa carrière, c’est super. Elle va plus facilement se mettre de côté pour le bien-être de son mari et de ses enfants.
Et la femme va refuser deux fois plus de postes d’expatriation que l’homme. Aussi parce qu’elle a des parents ici, elle doit les aider, rester proche d’eux. Il y a vraiment beaucoup de choses où je n’en suis pas capable. On a encore des femmes qui disent alors je n’en suis pas capable, c’est trop dur ou je ne suis pas à la hauteur. On a encore beaucoup de ça.
Et du coup, quand elles partent, les entreprises, de plus en plus, je pense attention et on a la chance d’avoir des grandes entreprises françaises. Elles sont 70 dans un club qui s’appelle le Syndex. J’ai interviewé la présidente du Syndex et ce podcast est présent dans ce dossier spécial. Elle est exceptionnelle et vraiment elle et les deux font un travail extraordinaire. J’adore le Syndex aujourd’hui.
C’est vrai que quand j’ai voulu commencer à travailler avec eux, j’ai des collègues qui m’ont dit dans mes médias, ne mêle pas les entreprises à ça parce que c’est beaucoup trop intrusif. Sauf que, j’ai une anecdote, 2020, explosion du port de Beyrouth, le 4 août, je pars avec le Président de la République à Beyrouth, et dans l’avion présidentiel, à côté de moi, est assis Rodolphe Saadé, le patron de CMA-CGM. Donc le pauvre, il n’a pas eu de chance, parce que lui, il dit, pendant quatre heures, je lui ai tenu la jambe. Il ne peut pas partir, il ne peut pas sortir faire un tour. Impossible.
Pendant quatre heures, j’ai tenu la jambe sur qu’est-ce que vous faites pour les conjoints d’expats. Et je me suis dit vraiment, je l’ai plein, parce que je n’ai parlé que de ça pendant quatre heures. Je l’ai en boucle. Et je lui disais, mais Total fait ça et vous faites quoi ? Et c’est vrai que vous suivez votre mari.
Vous arrivez dans un pays. Lui, il est tout de suite dans le bain, les collègues, son poste. Il a un poste beaucoup mieux payé, mais en plus, il a une position. Et en Afrique notamment ou dans d’autres pays, le blanc patron pays, c’est quelqu’un d’important. Donc, il a vraiment une position importante.
La femme, c’est nobody. Elle s’occupe vraiment de la logistique. Et puis d’abord, de quoi elle se plaint ? Parce qu’elle ne travaille pas. Elle est au soleil.
Elle est en vacances. Mais voilà, toute la logistique de meubler la maison, l’école, les enfants… Trouver les nounous, ce n’est pas facile. Enfin, je veux dire, il y en a qui se moquent. Mais du coup, surtout avoir l’impression d’être soi-même une salariée de son mari.
et d’être à la maison. Et sur les exemples qu’on a eus, parce qu’en 2019, au moment du Grenadier de l’Agence Conjugale, moi, j’ai demandé spécifiquement à m’occuper de Français étrangers parce que la ministre a dit, voilà, on va avoir un billon par région de France et basta. Et je dis ouh, vous savez parler français. On est là, on est là. Il y en a trois millions.
Près de 4 millions potentiellement. Et en fait, il y a 2 millions de femmes. Elle a dit oui parce qu’on ne pouvait pas dire non quand même. On a 2 millions de personnes, on ne peut pas les oublier. Et c’est là que j’ai eu vraiment des témoignages qui m’ont glacée de femmes qui se sont sacrifiées, qui ont des trous de 15 ans, 20 ans dans leur CV.
Problème de retraite aussi du coup ? Comment ? Problème de retraite, du coup ? Pour la retraite, c’est une catastrophe. Pour l’égo, c’est une catastrophe.
Pour la confiance en soi, c’est une catastrophe. Et quand le mari est en France un peu fragile ou un peu… Je pense qu’il y a peut-être des choses qui peuvent être perceptibles. Là-bas, elles augmentent. Et moi, je parle souvent du syndrome Brad Pitt.
Le syndrome Brad Pitt, c’est… On se prend pour Brad Pitt parce que dans certains pays, on attire des femmes absolument sublimes de 20 ans, même si on en a 50 ou 60, parce qu’on a un passeport rouge. Et certains, ça leur monte à la tête. Et moi, je leur dis non, non, mais en fait, t’es pas devenu Brad Pitt du jour au lendemain, t’as juste un passeport rouge, en fait. Le patron paye de telle boîte et t’as un passeport rouge.
Donc, elle voit en toi des billets et un passeport. Et certains cèdent, d’autres ne cèdent pas, heureusement, et c’est la grande majorité, mais celui qui cède, rapidement, sa femme à la maison, franchement, elle le fait chier, elle se plaint, on ne sait pas pourquoi, mais va voir tes copines. Et puis la première claque arrive et puis les violences arrivent, en tout cas pour des gens déjà en terrain. Et la femme, ce qui est hallucinant, c’est qu’il y a plein de choses qu’elles ne savent pas forcément. Et quand je leur dis, je suis assez atterrée de savoir que les infos ne s’occulent pas assez.
Quand le mari cache le passeport, on peut avoir un passeport d’urgence en 24 heures. Et quand il n’y a pas d’escale entre votre pays de résidence et la France, on peut vous faire un laisser-passer consulaire en une heure. Donc, vous pouvez fuir. Alors que moi, certaines m’ont dit je suis bloquée, il a caché mon passeport. Il existe des solutions.
Oui, c’est hallucinant. Et vous avez des droits et vous avez des associations. On a la chance d’avoir aussi des élus qui peuvent vous écouter. Moi, certains me disent je n’irai pas au consulat à l’ambassade parce que mon mari, c’est le patron de telle boîte. Dans un autre pays, il était directeur à la Banque africaine de développement.
Il m’a dit qu’il connaît tout le monde. S’il vous plaît, s’il vous plaît, s’il vous plaît. J’ai la chance de connaître beaucoup de chefs d’État et de ministres en Afrique et dans le Golfe aussi. Et du coup, moi, dans certains pays africains, c’est le premier ministre qui m’a aidée. à faire fuir une femme.
C’est quand même hallucinant. Amélia, députée des Français établis hors de France, sur une note positive, j’aimerais bien qu’on termine ce podcast. Quelque part, on peut quand même dire qu’il y a de plus en plus de structures, il y a des fédérations, il y a des prises de conscience, il y a des femmes qui ont des places importantes aujourd’hui. On va quand même dans le bon sens. On va vraiment dans le bon sens et c’est très agréable.
Et il faut vraiment que les femmes pensent à se dire qu’elles ne doivent pas se victimiser, parce qu’on parle du plafond de verre, mais on se le met souvent toute seule. Et quand on ose, on se rend compte que le fait d’oser, c’est plutôt très bien reçu en face. Et pour vraiment essayer d’être pratico-pratique, il faut avoir des réflexes, s’enregistrer au consulat, penser moins de six mois fil d’ariane, plus de six mois registre consulaire, rencontrer les associations. Il y en a. partout, les associations d’entraide, les associations d’accueil, vous avez des élus qu’il faut contacter et vous avez surtout des plateformes comme The Sorority avec la plateforme Save You.
Vous pouvez déjà donner un coup de main si vous avez du temps, ou peut-être que si vous avez une formation de psychologue, vous pouvez donner un coup de main et du coup vous sentir utile, et c’est extrêmement gratifiant de se sentir utile. Et on a la chance, en fait, qu’il faut avoir un chiffre en tête, les Français à l’étranger sont ceux qui font le plus de bénévolat, et qui créent le plus d’associations, et pour leurs congénères, et pour les locaux. Et ça c’est vraiment gratifiant et moi je suis hyper fière de me dire en fait qu’on est les numéro un mondiaux de l’association et de l’altruisme partout où je vais. Il existe des dispositifs et de plus en plus. Depuis 2019 les agents sont formés.
Et du coup, quand ils reçoivent les femmes, quand on les forme à la première écoute, on ne répond pas de la même manière. Donc, la personne se sent écoutée. Et encore une fois, les associations donnent de leur temps. Elles veulent donner de leur temps et certains veulent aider, ne savent pas comment. Donc, allez voir les associations, proposez votre aide et surtout, moi, je dirais, allez toutes sur la plateforme de Sorority avec Save You parce que vous pouvez proposer une chambre d’amis, un canapé pour une nuit.
un conseil juridique et si vous avez besoin d’un canapé pour une nuit, d’une chambre pour une semaine avant de quitter le pays, et bien vous l’avez aussi. Il y a vraiment des très belles choses qui se font. Ça se met en place et il faut aussi communiquer pour que tout le monde sache que ça existe. Et ça, c’est un peu la mission, du coup, de notre média. Content de pouvoir porter le message, en tout cas aujourd’hui, à travers le monde.
On a tous les mois 3 millions de personnes qui nous écoutent un peu partout sur la planète et content de porter ces bonnes nouvelles. Merci beaucoup, madame la députée, pour cet échange. Merci beaucoup, Gautier, pour cet échange. Au plaisir de se retrouver. Je pense qu’on a encore pas mal de choses à se dire.
A bientôt. Avec joie. Avec joie. A bientôt.
Français dans le monde, Français dans le monde.

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Amelia Lakrafi, notre invitée, est une femme politique engagée, née à Casablanca et arrivée en France à l’âge de deux ans. Elle a surmonté une enfance marquée par la violence pour devenir une figure influente dans la défense des droits des femmes, notamment celles vivant à l’étranger. Sa vision de la politique est avant tout orientée vers des objectifs concrets, en agissant comme une chef de projet pour atteindre des résultats tangibles. Elle s’efforce de briser les barrières et de créer des initiatives qui soutiennent les femmes dans des situations vulnérables, en particulier celles qui vivent loin de chez elles.

L’épisode explore en profondeur les défis uniques auxquels sont confrontés les conjoints accompagnateurs, souvent des femmes, et met en lumière les aspects sombres de l’expatriation, tels que l’isolement et la dépendance économique. Amélia souligne l’importance des associations locales et des initiatives gouvernementales pour offrir un soutien et des ressources à ces individus. Elle plaide pour une meilleure reconnaissance et un soutien accru de la part des entreprises et des gouvernements, afin de transformer ces défis en opportunités pour tous les membres de la famille expatriée.

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Chapitrage de l’épisode :

0:00:02 – Introduction et présentation de l’invitée
0:01:14 – Vue sur la carrière politique d’Amelia Lakrafi
0:02:50 – Discussion sur la place des femmes et les droits des femmes
0:04:44 – Les défis des femmes expatriées
0:06:56 – Situation des femmes battues expatriées
0:08:27 – La Fédération des Bienfaisances et le rôle des associations
0:09:52 – Conjoint accompagnateur et dynamique de genre
0:11:47 – Importance des entreprises et initiatives de soutien
0:13:00 – Témoignages marquants des femmes expatriées
0:15:00 – Réponse aux violences et solutions d’urgence
0:16:20 – Messages de soutien et conseils pratiques
0:17:53 – Conclusion et espoir pour l’avenir

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Retranscription de l’épisode :

Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde et notre dossier spécial conjoint accompagnateur. Au micro de la radio des Français dans le Monde, Amélia Lacrafie, députée de la 10e circonscription des Français établis hors de France. Madame la députée, Amélia, bonjour et bienvenue au micro de la radio des Français dans le Monde. Merci Gautier, bonjour.
Je vais rappeler que tu m’as autorisé qu’on se tutoie. C’est rigolo, ce tutoiement et ce vouvoiement français. Les expats sont très habitués au tutoiement, le monde anglo-saxon aussi. En France, il y a toujours un petit problème. Je suis sûr qu’on va me faire une remarque de ta bus, tu as quand même parlé à une députée en la tutoyant.
Qu’est-ce que tu penses de ce sujet ? Moi, je trouve que ça crée du lien. Et quand on veut garder le vouvoiement, c’est qu’on se sent peut-être… Enfin, on a envie de garder une distance. Et moi, je me dis que pour briser la glace, le tutoiement est bien.
Je pense aussi. C’est le podcast 2345 que vous pouvez retrouver sur nos plateformes pour mieux connaître le parcours d’Amelia, une femme d’entreprise politique quasiment. C’était un peu la synthèse de ce que j’ai retenu de ce premier podcast, puisque même aujourd’hui, ton travail, tu le réalises un peu en état chef de projet. J’ai un but à atteindre. Je vais mettre des moyens.
Des gens vont travailler pour qu’on arrive à ce résultat. C’est un peu comme ça que tu vois les choses dans ton travail au quotidien. C’est vrai, en fait, j’ai du mal à le dire encore après 7 ans que je suis une femme politique. En fait, je ne sais pas tellement ce que c’est, j’ai du mal à me mettre ça dans la tête et que tous les sujets que je traite, c’est vrai que ce que je dis, c’est que je les traite en gestion, en mode projet. Après, des fois, j’ai des gens qui me disent dans ma média, ça, ça, ça, ça ne rapporte pas de voix.
Et en fait ça me choque un peu des fois d’entendre des gens me dire ça rapporte pas de voix. Ouais mais en fait de quoi tu parles ? Et c’est là qu’on me dit bah non si tu étais une femme poétique tu réfléchirais en termes de voix et moi je réagis en termes d’objectifs, de projets. Donc objectifs à atteindre et comment j’atteins l’objectif. Et du coup, l’objectif c’est qu’il n’y ait plus de femmes battues, que le conjoint suiveur soit à 50% un homme, s’il en a envie bien sûr, mais je ne me dis pas quand je fais ça, Combien de voix j’ai gagné ?
C’est très bizarre. On va parler de la place des femmes, du droit des femmes. Alors, on le disait dans le premier podcast, tu es née à Casablanca, tu es arrivée en France à l’âge de deux ans avec, tu le dis assez facilement, une enfance qui a pu être difficile, de la violence. Qu’est-ce que tu peux me dire pour replanter le décor un peu ? Oui, en fait, un père qui est devenu violent assez vite parce que lui-même déraciné, expatrié finalement du Maroc à la France, parce qu’il hésitait entre le Canada et la France, donc il a choisi finalement la France.
Et puis la déception, il n’a pas eu peut-être ce qu’il voulait. L’alcool très vite, et l’alcool et la violence, c’est un mélange qui ne va pas. L’alcool ne va pas très bien avec certaines personnes. Et puis oui, en France, difficile, beaucoup de violence. Par contre, tu m’as dit, cette expérience de vie t’a rendu plus forte.
On peut s’écrouler face à une espèce de j’y arriverai jamais, je m’en sortirai jamais, je suis une victime. J’ai pas de chance. J’ai pas de chance. Ou alors bomber le torse et dire je vais aller parler à ces hommes là. Ouais, mais c’est vrai que je me dis souvent jamais à savoir à quel moment on a ce déclic parce que ça me fait mal de voir que des gens qui ont souffert sont sombres et que c’est très facile de sombrer.
Et que moi, non, je me suis dit OK, je veux m’en sortir. Et si je suis née, c’est qu’il y a une bonne raison. Et tout le temps, je me mets ça dans le crâne. Donc il y a une bonne raison. Donc je dois faire des choses et je veux faire des choses pour aider les gens.
Donc je le ferai. On va faire Amélia deux focus. Un premier sur spécialement les Français qui vivent loin de chez eux. C’est 3 millions, 3 millions et demi de Français qui vivent la mobilité internationale. Et un deuxième focus plus spécifique sur les femmes.
Alors, être dans cette situation aujourd’hui d’être une femme expat, Il faut bien allumer quelques warnings. Il y a des soucis qui existent et il y a beaucoup de choses à régler encore. Parlons par exemple de la place de la femme battue. Quand on vit loin de sa famille, de ses amis, ça peut être un véritable cauchemar. Oui, après, c’est vrai que je m’excuse par avance parce que là, on va mettre en avant les côtés sombres de l’expatriation parce qu’ils existent.
Et même s’il faut bien bien garder en tête que Dans la grande, grande majorité des cas, l’expérience d’expatriation est une expérience extraordinaire et qu’il faut tenter et qui nous enrichit tous. Vraiment, ça, il faut bien l’avoir en tête. Mais c’est vrai que je dis souvent que les gens ne m’appellent pas quand tout va bien, en général. Ils ne m’appellent pas pour me dire super boulot ou pour me dire je suis heureuse. Non, et c’est vrai que quand les gens viennent aux députés, c’est que vraiment, c’est très très très grave et très compliqué.
Donc une femme qui suit son conjoint, parce que dans 80-85% des cas, c’est la femme qui suit le conjoint parce qu’on propose l’expatriation à l’homme, loin de sa famille, loin de ses amis, loin de ses repères, dans un pays où on ne connaît pas la culture, ou en plus si la femme dans le pays a moins de droits, ça peut très très vite être compliqué. Alors je suis d’accord avec toi évidemment, c’est parce que je parle à une élue de la République qui oeuvre pour améliorer les choses, qu’on regarde ce petit côté un peu plus sombre, d’autant que tu es établie sur une zone qui est Proche-Orient et Afrique. Évidemment le droit des femmes, là il y a encore un immense travail dans les pays sur lesquels tu interviens. C’est vrai, mais c’est bien de rappeler qu’il y a certains pays comme le Rwanda où on a plus de 65% de femmes députées, nous on est à 37. On a des pays africains aussi qui sont impressionnants pour le droit des femmes et des pays arabes qu’on ne soupçonne pas.
J’ai appris par hasard qu’au Qatar, ça peut faire voler certains, une femme, si elle dit qu’elle est battue, la police qatarie, met le mari en garde à vue 48 heures avant toute discussion. Je te crois, je le mets en garde à vue et on discute. C’est pas mal. C’est pas une mauvaise idée, cela dit. Comment ?
C’est pas une mauvaise idée. Ici, les plaintes ne sont pas prises ou les femmes n’osent pas porter plainte parce que commissariat, on peut encore leur dire, mais non, madame, vous vous rendez compte ce qui va lui arriver, le pauvre, c’est déjà arrivé. Mais il faut souligner que ça va de mieux en mieux et que la formation des policiers, la formation des agents consulaires avance et avance plutôt très bien. On m’a quand même souvent dit dans des interviews qu’une femme battue qui est loin de chez elle, qui n’a pas la famille, les amis, c’est plutôt souvent les associations qui vont prendre le relais plutôt que l’État. Est-ce que ça doit changer ?
Ça doit changer, ça doit peut-être évoluer, pas forcément changer parce que les associations sont financées par l’État et l’État a ses règles qui peuvent être rigides et les associations sont beaucoup plus agiles. Donc l’État débloque des fonds, des centaines de milliers d’euros, des millions d’euros pour les associations et que sans cet argent les associations ne pourraient pas fonctionner. Donc c’est vrai que Si, il faut passer par ces associations, surtout quand elles sont labellisées par certains ministères, comme là très récemment The Sorority. Il faut bien sûr passer par les associations, donc on a la chance d’avoir ce qu’on appelle les Oles, organismes locaux d’entraide et de solidarité dans beaucoup de pays. Et c’est vrai qu’en 2020, au début du Covid, je me suis dit, attends, tous les assos sont fédérés, les chambres de commerce sont fédérées, les alliances françaises sont fédérées, les accueils, Dubai accueil, Marrakech accueil avec la FIAP sont fédérés, mais ceux qui ont qui interviennent dans la solidarité, donc vraiment la base de la pyramide de Maslow, eux ne sont pas aidés et ne se connaissent pas, donc ne peuvent pas s’entraider.
Donc j’ai créé la Fédération des Bienfaisances en 2020. Aujourd’hui on doit avoir une trentaine d’associations de bienfaisance qui ont adhéré. sur une centaine et dans cette fédération on se rend compte que la bienfaisance de Milan peut avoir tel budget mais la bienfaisance de Cape Town va avoir peut-être un autre et on regarde pourquoi et elle s’entraide durement pour remplir les dossiers, elle s’entraide pour voir comment toi t’aides à manger comme ça et toi Moi je vais voir les prisonniers et toi, moi je cherche une formation à la première écoute pour faire battu et toi et ça crée vraiment une solidarité et une émulation hyper importante. Le 3919 a été créé, un numéro de téléphone pour accompagner les femmes victimes de violences. Est-ce que si je suis une française expatriée, je peux appeler ce numéro quand je suis au bout du monde ?
Non, mais tu as un autre numéro de France Victime que je partage souvent. Tu as un numéro spécial Europe et tu as un numéro spécial français encore à l’étranger. On va aller mettre ces numéros dans le podcast en question. Amélia, la place du conjoint accompagnateur, alors c’est vrai que les chiffres parlent encore. C’est souvent monsieur qui va être envoyé pour aller travailler loin du monde.
Madame doit arrêter son travail, va s’occuper de la famille, etc. On l’a identifié dans ce dossier spécial. C’est une place pas facile. Qu’est-ce qu’on peut faire pour l’améliorer ? C’est une place pas facile, sachant que dans la grande, grande majorité des cas, au départ, les deux hommes et femmes ont plus ou moins le même salaire et plus ou moins le même niveau, mêmes études.
Encore huit fois sur dix, on en voit un homme et on en parlait juste hier soir. J’ai organisé un événement à temps plein avec des femmes entrepreneurs ou des femmes dirigeantes, dont Alix de Femmes Expats et Expats Communications. Et son baromètre annuel est assez saisissant. Carrément. Et en fait, il y a 20 ans, c’était 90 % d’hommes, 10 % de femmes.
On est arrivé à 80. On peut se dire, c’est génial, on a doublé. Mais en fait, non, on a juste diminué le nombre d’expats qu’on envoie. Donc, on envoie moins d’hommes. Donc, on se dit, la proportion a changé.
Le chiffre ne parle pas vraiment de façon juste. Le nombre de femmes suiveuses reste le même. Ça, c’est important. Et en fait, la femme, elle va plus souvent se dire Il a besoin de moi pour sa carrière, c’est super. Elle va plus facilement se mettre de côté pour le bien-être de son mari et de ses enfants.
Et la femme va refuser deux fois plus de postes d’expatriation que l’homme. Aussi parce qu’elle a des parents ici, elle doit les aider, rester proche d’eux. Il y a vraiment beaucoup de choses où je n’en suis pas capable. On a encore des femmes qui disent alors je n’en suis pas capable, c’est trop dur ou je ne suis pas à la hauteur. On a encore beaucoup de ça.
Et du coup, quand elles partent, les entreprises, de plus en plus, je pense attention et on a la chance d’avoir des grandes entreprises françaises. Elles sont 70 dans un club qui s’appelle le Syndex. J’ai interviewé la présidente du Syndex et ce podcast est présent dans ce dossier spécial. Elle est exceptionnelle et vraiment elle et les deux font un travail extraordinaire. J’adore le Syndex aujourd’hui.
C’est vrai que quand j’ai voulu commencer à travailler avec eux, j’ai des collègues qui m’ont dit dans mes médias, ne mêle pas les entreprises à ça parce que c’est beaucoup trop intrusif. Sauf que, j’ai une anecdote, 2020, explosion du port de Beyrouth, le 4 août, je pars avec le Président de la République à Beyrouth, et dans l’avion présidentiel, à côté de moi, est assis Rodolphe Saadé, le patron de CMA-CGM. Donc le pauvre, il n’a pas eu de chance, parce que lui, il dit, pendant quatre heures, je lui ai tenu la jambe. Il ne peut pas partir, il ne peut pas sortir faire un tour. Impossible.
Pendant quatre heures, j’ai tenu la jambe sur qu’est-ce que vous faites pour les conjoints d’expats. Et je me suis dit vraiment, je l’ai plein, parce que je n’ai parlé que de ça pendant quatre heures. Je l’ai en boucle. Et je lui disais, mais Total fait ça et vous faites quoi ? Et c’est vrai que vous suivez votre mari.
Vous arrivez dans un pays. Lui, il est tout de suite dans le bain, les collègues, son poste. Il a un poste beaucoup mieux payé, mais en plus, il a une position. Et en Afrique notamment ou dans d’autres pays, le blanc patron pays, c’est quelqu’un d’important. Donc, il a vraiment une position importante.
La femme, c’est nobody. Elle s’occupe vraiment de la logistique. Et puis d’abord, de quoi elle se plaint ? Parce qu’elle ne travaille pas. Elle est au soleil.
Elle est en vacances. Mais voilà, toute la logistique de meubler la maison, l’école, les enfants… Trouver les nounous, ce n’est pas facile. Enfin, je veux dire, il y en a qui se moquent. Mais du coup, surtout avoir l’impression d’être soi-même une salariée de son mari.
et d’être à la maison. Et sur les exemples qu’on a eus, parce qu’en 2019, au moment du Grenadier de l’Agence Conjugale, moi, j’ai demandé spécifiquement à m’occuper de Français étrangers parce que la ministre a dit, voilà, on va avoir un billon par région de France et basta. Et je dis ouh, vous savez parler français. On est là, on est là. Il y en a trois millions.
Près de 4 millions potentiellement. Et en fait, il y a 2 millions de femmes. Elle a dit oui parce qu’on ne pouvait pas dire non quand même. On a 2 millions de personnes, on ne peut pas les oublier. Et c’est là que j’ai eu vraiment des témoignages qui m’ont glacée de femmes qui se sont sacrifiées, qui ont des trous de 15 ans, 20 ans dans leur CV.
Problème de retraite aussi du coup ? Comment ? Problème de retraite, du coup ? Pour la retraite, c’est une catastrophe. Pour l’égo, c’est une catastrophe.
Pour la confiance en soi, c’est une catastrophe. Et quand le mari est en France un peu fragile ou un peu… Je pense qu’il y a peut-être des choses qui peuvent être perceptibles. Là-bas, elles augmentent. Et moi, je parle souvent du syndrome Brad Pitt.
Le syndrome Brad Pitt, c’est… On se prend pour Brad Pitt parce que dans certains pays, on attire des femmes absolument sublimes de 20 ans, même si on en a 50 ou 60, parce qu’on a un passeport rouge. Et certains, ça leur monte à la tête. Et moi, je leur dis non, non, mais en fait, t’es pas devenu Brad Pitt du jour au lendemain, t’as juste un passeport rouge, en fait. Le patron paye de telle boîte et t’as un passeport rouge.
Donc, elle voit en toi des billets et un passeport. Et certains cèdent, d’autres ne cèdent pas, heureusement, et c’est la grande majorité, mais celui qui cède, rapidement, sa femme à la maison, franchement, elle le fait chier, elle se plaint, on ne sait pas pourquoi, mais va voir tes copines. Et puis la première claque arrive et puis les violences arrivent, en tout cas pour des gens déjà en terrain. Et la femme, ce qui est hallucinant, c’est qu’il y a plein de choses qu’elles ne savent pas forcément. Et quand je leur dis, je suis assez atterrée de savoir que les infos ne s’occulent pas assez.
Quand le mari cache le passeport, on peut avoir un passeport d’urgence en 24 heures. Et quand il n’y a pas d’escale entre votre pays de résidence et la France, on peut vous faire un laisser-passer consulaire en une heure. Donc, vous pouvez fuir. Alors que moi, certaines m’ont dit je suis bloquée, il a caché mon passeport. Il existe des solutions.
Oui, c’est hallucinant. Et vous avez des droits et vous avez des associations. On a la chance d’avoir aussi des élus qui peuvent vous écouter. Moi, certains me disent je n’irai pas au consulat à l’ambassade parce que mon mari, c’est le patron de telle boîte. Dans un autre pays, il était directeur à la Banque africaine de développement.
Il m’a dit qu’il connaît tout le monde. S’il vous plaît, s’il vous plaît, s’il vous plaît. J’ai la chance de connaître beaucoup de chefs d’État et de ministres en Afrique et dans le Golfe aussi. Et du coup, moi, dans certains pays africains, c’est le premier ministre qui m’a aidée. à faire fuir une femme.
C’est quand même hallucinant. Amélia, députée des Français établis hors de France, sur une note positive, j’aimerais bien qu’on termine ce podcast. Quelque part, on peut quand même dire qu’il y a de plus en plus de structures, il y a des fédérations, il y a des prises de conscience, il y a des femmes qui ont des places importantes aujourd’hui. On va quand même dans le bon sens. On va vraiment dans le bon sens et c’est très agréable.
Et il faut vraiment que les femmes pensent à se dire qu’elles ne doivent pas se victimiser, parce qu’on parle du plafond de verre, mais on se le met souvent toute seule. Et quand on ose, on se rend compte que le fait d’oser, c’est plutôt très bien reçu en face. Et pour vraiment essayer d’être pratico-pratique, il faut avoir des réflexes, s’enregistrer au consulat, penser moins de six mois fil d’ariane, plus de six mois registre consulaire, rencontrer les associations. Il y en a. partout, les associations d’entraide, les associations d’accueil, vous avez des élus qu’il faut contacter et vous avez surtout des plateformes comme The Sorority avec la plateforme Save You.
Vous pouvez déjà donner un coup de main si vous avez du temps, ou peut-être que si vous avez une formation de psychologue, vous pouvez donner un coup de main et du coup vous sentir utile, et c’est extrêmement gratifiant de se sentir utile. Et on a la chance, en fait, qu’il faut avoir un chiffre en tête, les Français à l’étranger sont ceux qui font le plus de bénévolat, et qui créent le plus d’associations, et pour leurs congénères, et pour les locaux. Et ça c’est vraiment gratifiant et moi je suis hyper fière de me dire en fait qu’on est les numéro un mondiaux de l’association et de l’altruisme partout où je vais. Il existe des dispositifs et de plus en plus. Depuis 2019 les agents sont formés.
Et du coup, quand ils reçoivent les femmes, quand on les forme à la première écoute, on ne répond pas de la même manière. Donc, la personne se sent écoutée. Et encore une fois, les associations donnent de leur temps. Elles veulent donner de leur temps et certains veulent aider, ne savent pas comment. Donc, allez voir les associations, proposez votre aide et surtout, moi, je dirais, allez toutes sur la plateforme de Sorority avec Save You parce que vous pouvez proposer une chambre d’amis, un canapé pour une nuit.
un conseil juridique et si vous avez besoin d’un canapé pour une nuit, d’une chambre pour une semaine avant de quitter le pays, et bien vous l’avez aussi. Il y a vraiment des très belles choses qui se font. Ça se met en place et il faut aussi communiquer pour que tout le monde sache que ça existe. Et ça, c’est un peu la mission, du coup, de notre média. Content de pouvoir porter le message, en tout cas aujourd’hui, à travers le monde.
On a tous les mois 3 millions de personnes qui nous écoutent un peu partout sur la planète et content de porter ces bonnes nouvelles. Merci beaucoup, madame la députée, pour cet échange. Merci beaucoup, Gautier, pour cet échange. Au plaisir de se retrouver. Je pense qu’on a encore pas mal de choses à se dire.
A bientôt. Avec joie. Avec joie. A bientôt.
Français dans le monde, Français dans le monde.

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