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F. Bayrou : "enfin, les ennuis commencent !" - L'intégrale -
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C dans l'air du 13 décembre - F. Bayrou : "enfin, les ennuis commencent !"
Attendu jeudi soir, le nom du Premier ministre est enfin connu après de multiples rebondissements dans la matinée. Et c’est finalement François Bayrou, allié historique d’Emmanuel Macron, dont le nom a été maintes fois cité pour Matignon, et qui avait été reçu à l’Elysée dès jeudi dernier. Au bout d'une longue carrière politique, et de trois candidatures à l’Élysée, le président du Modem devient donc à 73 ans le sixième chef de gouvernement d’Emmanuel Macron et le quatrième de 2024.
Une tâche immense attend maintenant rue de Varenne le maire de Pau. Avec pour priorité le budget pour 2025, laissé en suspens par la censure. Dans un contexte de colère des agriculteurs et de multiplication des plans sociaux, le niveau du déficit et de la dette sera "une réalité qui s'imposera à tout gouvernement, quel qu'il soit", avait prévenu Michel Barnier. En attendant que ce nouveau budget soit adopté, un projet de "loi spéciale" permettant d'éviter une paralysie de l'Etat sera examiné lundi par l'Assemblée.
D’ici là François Bayrou va devoir constituer son équipe qui aura une assise limitée. Sans véritable majorité à l'Assemblée nationale, le nouveau Premier ministre va en effet devoir composer avec plusieurs sensibilités politiques pour mener son action. "Tout le monde se dit qu’il y a un chemin à trouver qui réunisse les gens au lieu de les diviser. Je pense que la réconciliation est nécessaire", a-t-il affirmé dès sa nomination, citant notamment la figure d’Henri IV sur qui il a "beaucoup écrit". "Le soir ou François Mitterrand a été élu président de la République, ses premiers mots quand on lui a apporté les résultats : il a dit 'enfin les ennuis commencent'", a-t-il ajouté avant de monter dans sa voiture.
Saluée par le camp macroniste, la nomination a été aussitôt rejetée à gauche par LFI, qui déposera "une motion de censure", a annoncé la cheffe des députés mélenchonistes Mathilde Panot. Le coordinateur insoumis Manuel Bompard a qualifié ce choix de "nouveau bras d'honneur à la démocratie". "Cela n’est plus de la politique, c’est du mauvais théâtre de boulevard", a réagi sur X Marine Tondelier. La patronne des écologistes estime que ses députés n’auront "d’autre choix" que de censurer le gouvernement de François Bayrou s’il ne change pas de politique économique et s’il garde "Bruno Retailleau à l’Intérieur". "La nomination de François Bayrou est une mauvaise nouvelle. Va-t-il s’obstiner à vouloir imposer une politique qui a échoué et a été sanctionnée ? Nous demandons : un changement de cap politique, le respect du Parlement, pas de 49.3", a embrayé le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel.
Lors d’un bureau national, les socialistes ont eux aussi désapprouvé la nomination de François Bayrou et acté "qu’aucun socialiste ne participera au gouvernement". Toutefois, à la différence de LFI, ils ne déposeront pas de motion de censure "a priori", mais à certaines conditions : "Que François Bayrou renonce à l’utilisation du 49.3, qu’ils nous donnent des signes d’ouverture sur les sujets qui comptent pour nous, et il faut qu’il montre qu’il n’est pas dans la main du RN". Les socialistes seront donc vigilants au "casting gouvernemental" et aux futurs textes de loi.
À l’extrême droite, le président du Rassemblement National Jordan Bardella a lui affirmé qu’il n’y "aura pas de censure a priori". Sur le réseau social X, la cheffe des députés RN Marine Le Pen a demandé à François Bayrou « d’ "'entendre et écouter les oppositions pour construire un budget raisonnable et réfléchi". "Toute autre politique qui ne serait que le prolongement du macronisme, rejeté par deux fois dans les urnes, ne pourrait mener qu’à l’impasse et à l’échec", a-t-elle écrit.
La passation de pouvoir entre Michel Barnier et François Bayrou est prévue à 17h à Matignon.
Les experts :
- JÉRÔME JAFFRÉ - Politologue - Chercheur associé au CEVIPOF
- CÉCILE CORNUDET - Éditorialiste politique - Les Echos
- ALIX BOUILHAGUET - Éditorialiste politique - France Télévisions
- SYLVIE PIERRE-BROSSOLETTE - Editorialiste politique- Le Point
PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé - REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40
PRODUCTION DES PODCASTS: Jean-Christophe Thiéfine
RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît Lemoine
PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions
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C dans l'air du 13 décembre - F. Bayrou : "enfin, les ennuis commencent !"
Attendu jeudi soir, le nom du Premier ministre est enfin connu après de multiples rebondissements dans la matinée. Et c’est finalement François Bayrou, allié historique d’Emmanuel Macron, dont le nom a été maintes fois cité pour Matignon, et qui avait été reçu à l’Elysée dès jeudi dernier. Au bout d'une longue carrière politique, et de trois candidatures à l’Élysée, le président du Modem devient donc à 73 ans le sixième chef de gouvernement d’Emmanuel Macron et le quatrième de 2024.
Une tâche immense attend maintenant rue de Varenne le maire de Pau. Avec pour priorité le budget pour 2025, laissé en suspens par la censure. Dans un contexte de colère des agriculteurs et de multiplication des plans sociaux, le niveau du déficit et de la dette sera "une réalité qui s'imposera à tout gouvernement, quel qu'il soit", avait prévenu Michel Barnier. En attendant que ce nouveau budget soit adopté, un projet de "loi spéciale" permettant d'éviter une paralysie de l'Etat sera examiné lundi par l'Assemblée.
D’ici là François Bayrou va devoir constituer son équipe qui aura une assise limitée. Sans véritable majorité à l'Assemblée nationale, le nouveau Premier ministre va en effet devoir composer avec plusieurs sensibilités politiques pour mener son action. "Tout le monde se dit qu’il y a un chemin à trouver qui réunisse les gens au lieu de les diviser. Je pense que la réconciliation est nécessaire", a-t-il affirmé dès sa nomination, citant notamment la figure d’Henri IV sur qui il a "beaucoup écrit". "Le soir ou François Mitterrand a été élu président de la République, ses premiers mots quand on lui a apporté les résultats : il a dit 'enfin les ennuis commencent'", a-t-il ajouté avant de monter dans sa voiture.
Saluée par le camp macroniste, la nomination a été aussitôt rejetée à gauche par LFI, qui déposera "une motion de censure", a annoncé la cheffe des députés mélenchonistes Mathilde Panot. Le coordinateur insoumis Manuel Bompard a qualifié ce choix de "nouveau bras d'honneur à la démocratie". "Cela n’est plus de la politique, c’est du mauvais théâtre de boulevard", a réagi sur X Marine Tondelier. La patronne des écologistes estime que ses députés n’auront "d’autre choix" que de censurer le gouvernement de François Bayrou s’il ne change pas de politique économique et s’il garde "Bruno Retailleau à l’Intérieur". "La nomination de François Bayrou est une mauvaise nouvelle. Va-t-il s’obstiner à vouloir imposer une politique qui a échoué et a été sanctionnée ? Nous demandons : un changement de cap politique, le respect du Parlement, pas de 49.3", a embrayé le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel.
Lors d’un bureau national, les socialistes ont eux aussi désapprouvé la nomination de François Bayrou et acté "qu’aucun socialiste ne participera au gouvernement". Toutefois, à la différence de LFI, ils ne déposeront pas de motion de censure "a priori", mais à certaines conditions : "Que François Bayrou renonce à l’utilisation du 49.3, qu’ils nous donnent des signes d’ouverture sur les sujets qui comptent pour nous, et il faut qu’il montre qu’il n’est pas dans la main du RN". Les socialistes seront donc vigilants au "casting gouvernemental" et aux futurs textes de loi.
À l’extrême droite, le président du Rassemblement National Jordan Bardella a lui affirmé qu’il n’y "aura pas de censure a priori". Sur le réseau social X, la cheffe des députés RN Marine Le Pen a demandé à François Bayrou « d’ "'entendre et écouter les oppositions pour construire un budget raisonnable et réfléchi". "Toute autre politique qui ne serait que le prolongement du macronisme, rejeté par deux fois dans les urnes, ne pourrait mener qu’à l’impasse et à l’échec", a-t-elle écrit.
La passation de pouvoir entre Michel Barnier et François Bayrou est prévue à 17h à Matignon.
Les experts :
- JÉRÔME JAFFRÉ - Politologue - Chercheur associé au CEVIPOF
- CÉCILE CORNUDET - Éditorialiste politique - Les Echos
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