Thaïlande: intervention de la police lors d’une grande «soirée drogue»
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On part en Thaïlande, où la police est intervenue dans une soirée de la capitale, Bangkok, ce week-end, au cours de laquelle plus de 120 participants, notamment des personnalités, ont été retrouvés sous l’emprise de stupéfiants et, fait peu banal, en sous-vêtements. Sur place, les autorités ont saisi une quantité importante de drogue. Ces arrestations ont fait couler pas mal d'encre en Thaïlande.
Avec notre correspondant à Bangkok, Valentin Cebron
Les images de la descente de police, diffusées par la presse locale, ne sont pas banales. On y voit des hommes, vêtus seulement d’un caleçon, menottés et accroupis, flanqués de policiers.
Ces derniers avaient été informés de l’organisation « d’une soirée drogue », selon les mots d’un colonel. Une soirée gay sélective où les participants, des hommes dans leur immense majorité, étaient choisis sur des critères physiques, être musclés notamment, et financiers aussi probablement.
Car la soirée avait lieu dans la suite d’un hôtel 5-étoiles de Thonglor, un quartier animé de Bangkok. Et parmi ces 124 personnes arrêtées dans la nuit de samedi à dimanche : des célébrités, des acteurs et des médecins renommés, des Thaïlandais de la haute société, disent les médias locaux.
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Les personnes arrêtées étaient toutes quasi-nues, et la plupart sous l’emprise de stupéfiants. La police a d’ailleurs mis la main sur une certaine quantité d’ecstasy, de kétamine et de méthamphétamine.
Que risquent les participants de cette soirée, qui ne comptait que deux femmes et une poignée de touristes étrangers ?
La police a inculpé 66 personnes pour usage de drogue, 31 autres pour possession illicite de stupéfiants, et le reste a été libéré. Celles qui ont « juste consommé » ont, elles aussi, été relâchées, mais seront convoquées pour une cure de désintoxication. Les individus suspectés de détenir illégalement de la drogue, quant à eux, sont toujours en détention.
Bien que la Thaïlande ait dépénalisé le cannabis en 2022, une condamnation pour possession et trafic de certaines drogues dures peut conduire à la prison à vie, voire, à la peine de mort. Même si dans les faits, il n’y a pas eu d’exécution pour un délit lié à la drogue depuis 2009.
En 2021, la Thaïlande a réformé sa législation sur les stupéfiants, moins punitive qu’auparavant. Le système juridique s'est orienté vers la réhabilitation des consommateurs, privilégiant leur santé et prévoyant des alternatives à l'emprisonnement dans certains cas.
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Par le passé, le gouvernement thaïlandais avait plusieurs fois été accusé par des ONG de violation des droits humains durant ses campagnes de lutte contre la drogue. Notons, en particulier, la guerre anti-drogue de 2003, menée par l’ex-dirigeant Thaksin Shinawatra, père de l’actuel Première ministre, qui avait conduit à l'exécution extrajudiciaire de 2500 personnes.
Encore aujourd’hui, la Thaïlande est une plaque tournante du trafic de stupéfiants en Asie du Sud-Est. Et les descentes de police et saisies de drogues dures comme l'héroïne et la méthamphétamine sont monnaie courante.
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